recherche & développement au Maroc

État des lieux de l'innovation et de la recherche & développement au Maroc

Le Maroc, pays en pleine mutation économique et technologique, met de plus en plus l'accent sur l'innovation et la recherche & développement (R&D) pour soutenir son essor. La dynamique de ce secteur est soutenue par divers acteurs publics et privés, tant nationaux qu'internationaux, qui contribuent progressivement à la performance et à l’attractivité du royaume. Cet article revient sur les initiatives marquantes et les impacts potentiels de ces efforts en matière de R&D.

Oracle et le développement des technologies cloud et IA

L'une des annonces les plus significatives dans le domaine de la R&D au Maroc est celle d’Oracle. En mai 2024, cette multinationale a déclaré son intention de renforcer sa présence au Maroc. Plus précisément, Oracle prévoit d'augmenter ses effectifs locaux à 1 000 spécialistes dédiés au développement de solutions cloud et intelligence artificielle (IA). Cette initiative vise principalement à développer des technologies de pointe destinées à répondre aux défis des clients internationaux.

Cet investissement permettra non seulement de créer de nouveaux emplois qualifiés, mais aussi d'accélérer le transfert de connaissances et de compétences technologiques vers le marché marocain. De telles mesures sont cruciales pour positionner le Maroc comme un hub technologique en Afrique, attirant ainsi davantage de capitaux étrangers et stimulant la croissance locale.

L'impact sur l'économie locale

L'arrivée d'un géant comme Oracle symbolise une confiance accrue des multinationales dans le potentiel technologique du Maroc. La création d'emplois spécialisés contribuera également à retenir les talents locaux, réduisant ainsi la fuite des cerveaux souvent problématique pour les économies en développement. S'ajoute à cela un impact significatif sur les écosystèmes de startups locales, qui bénéficieront indirectement de ce savoir-faire et des infrastructures mises en place par Oracle.

Le renforcement des capacités locales en termes de cloud et d'IA ouvrira également des opportunités pour des partenariats académiques et industriels. Ces collaborations permettront de mieux aligner les programmes éducatifs avec les besoins réels du marché, facilitant ainsi une intégration plus fluide des diplômés dans le monde professionnel.

Bpifrance et le soutien à l'industrie 4.0 et transition énergétique

Bpifrance, en partenariat avec la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc et l'ADEME, accompagne seize entreprises françaises dans leur expansion au Maroc. Ce projet, baptisé "Explore & Match Industrie 4.0 et Transition Énergétique Maroc", a pour but de favoriser le développement commercial des fleurons de la French Fab et du secteur des énergies renouvelables.

Cette mission internationale vise à faciliter l'accès à de nouveaux marchés pour ces entreprises tout en renforçant les capacités industrielles locales du Maroc. Ce type de coopération contribue directement à l'amélioration de la compétitivité du Maroc dans des secteurs stratégiques comme les énergies renouvelables et l’industrie 4.0.

Les objectifs de la mission "Explore & Match"

La mission "Explore & Match" repose sur plusieurs axes clés. Elle vise d'abord à identifier des partenaires locaux potentiels pour les entreprises participantes, leur permettant ainsi de nouer des relations commerciales durables. En second lieu, elle s'efforce de créer un cadre favorable pour l'échange de bonnes pratiques et le partage d'expériences entre les acteurs français et marocains.

Un autre objectif primordial réside dans l’intégration des nouvelles technologies et des approches innovantes dans les processus industriels locaux. En favorisant l'adoption de solutions durables et intelligentes, cette initiative cherche à préparer le terrain pour une industrie marocaine plus écologique et efficace.

120 millions d'euros de la Banque africaine de développement pour la transformation numérique

En juin 2024, la Banque africaine de développement a octroyé un financement de 120 millions d’euros dans le cadre du Programme d’appui à la transformation pour une université marocaine digitale, entrepreneuriale et inclusive. Ce programme ambitieux mêle inclusion, entrepreneuriat et transition numérique pour remodeler l’enseignement supérieur au Maroc.

L'objectif principal du programme consiste à valoriser le capital humain marocain tout en autonomisant les jeunes via un accès inclusif à un enseignement supérieur de qualité. Les actions décrites dans ce programme reposent sur trois composantes essentielles : l’amélioration de l’offre et de l’environnement de formation, le renforcement des capacités institutionnelles et la promotion de l’entrepreneuriat étudiant.

Des composantes variées pour un impact global

La première composante se concentre sur l'amélioration de l'offre de formation. Il s'agit notamment de moderniser les infrastructures universitaires, de développer des cursus adaptés aux besoins économiques et sociaux actuels, et de promouvoir un environnement propice à l’innovation et à la réflexion critique. L’objectif est de former des étudiants capables de s’intégrer rapidement sur le marché de l’emploi.

La deuxième composante, centrée sur le renforcement des capacités institutionnelles, vise à doter les universités marocaines des outils nécessaires pour mieux répondre aux attentes de leurs étudiants et partenaires. Cela comprend la mise en place de systèmes de gestion modernes et efficaces, ainsi que la professionnalisation des équipes administratives et pédagogiques.

Enfin, la composante entrepreneuriat souhaite encourager les jeunes Marocains à se lancer dans des projets innovants. Des incubateurs et autres structures de soutien seront créés pour accompagner les porteurs de projets depuis l'idée jusqu'à la réalisation concrète de leurs activités. Pour plus d'informations sur ce sujet, vous pouvez visiter le site.

L'état actuel de la recherche scientifique au Maroc

Selon Dr. Laraki Khalid, la recherche scientifique constitue le socle de l’innovation et du progrès technologique. Cependant, l’état de la recherche au Maroc reflète encore des disparités importantes comparé aux grandes puissances mondiales. Bien que des efforts notables soient entrepris, notamment en matière de financement et de structuration, beaucoup reste à faire pour atteindre un niveau optimal.

Le climat de la R&D au Maroc est grandement influencé par les fluctuations économiques et les priorités gouvernementales. Par exemple, les investissements peuvent varier significativement en fonction des contextes budgétaires, des priorités nationales et des influences externes. C'est pourquoi l'engagement des acteurs privés apparaît comme un complément indispensable aux initiatives publiques.

Investissements et infrastructures

Les infrastructures jouent un rôle déterminant dans le développement de la recherche scientifique. Au Maroc, diverses institutions cherchent à pallier le déficit en équipements modernes et en laboratoires spécialisés. La construction de nouveaux centres de recherche, accompagnée d’une politique incitative pour attirer les chercheurs étrangers, figure parmi les stratégies adoptées pour améliorer la situation actuelle.

En parallèle, la contribution du secteur privé ne cesse de croître. Des entreprises comme Maroc Telecom, OCP ou encore Cosumar investissent des sommes considérables dans des projets de R&D visant à soutenir leur propre croissance et à générer un impact bénéfique sur l'écosystème technologique marocain.

De manière générale, il est essentiel de maintenir une trajectoire ascendante en matière de financements et de collaborations internationales pour permettre au Maroc d'atteindre ses ambitions en matière de recherche scientifique et d’innovation. Tandis que les initiatives se multiplient, elles participent conjointement à l’émergence d’un environnement fertile pour la créativité et le développement technologique.

Il devient évident que les efforts consentis en matière d’innovation et de R&D au Maroc commencent à porter leurs fruits. Que ce soit par le biais des investissements étrangers, comme ceux d'Oracle, les missions de soutien de Bpifrance ou encore le financement massif de la BAD, tous concourent à propulser le Maroc au rang de pôle incontournable pour la technologie et l’innovation en Afrique. Cependant, la route est encore longue et nécessitera des efforts constants et coordonnés pour atteindre une pleine maturité dans ces domaines essentiels.

 

Sources